Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/214

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rapide qu’auparavant. Il en est des nations industrieuses qui avancent dans la richesse, comme des individus industrieux : un grand fonds, par de petits profits, augmente plus vîte qu’un petit fonds par de grands profits. L’argent, dit le proverbe, fait l’argent ; après avoir gagné un peu, il est souvent aisé de gagner davantage : la difficulté est d’arriver à ce peu. On a vu déjà en partie quel rapport existe entre l’augmentation des fonds & l’accroissement de l’industrie, ou de la demande des travaux utiles. Mais je développerai davantage cette liaison mutuelle, lorsque par la suite je traiterai de l’accumulation des fonds.

L’acquisition d’un nouveau territoire, ou d’une nouvelle branche de concurrence, accroît quelquefois le bénéfice des fonds, & avec celui-ci l’intérêt de l’argent, même dans une contrée qui s’avance rapidement vers la richesse.

Comme les fonds ne suffisent pas à l’étendue des entreprises que ces acquisitions récentes présentent à l’industrie du peuple parmi lequel ils sont répandus, on ne les applique qu’aux branches dont on attend le plus de bénéfice. La portion qui entra d’abord dans un premier commerce,