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beaucoup mieux que les plaines de la Pologne.

Mais si les pays pauvres, malgré l’infériorité de leur culture, peuvent en quelque sorte rivaliser avec les pays riches, par la bonté & le prix de leurs grains, ils ne peuvent du moins prétendre la même rivalité par le travail des manufactures, lorsque celles-ci conviennent au sol, au climat & à la situation des contrées opulentes : les soieries de la France sont meilleures & moins chères que les nôtres, parce que ce genre d’industrie ne convient pas autant à notre climat qu’à celui des François, aujourd’hui sur-tout que l’importation des soies écrues est soumise parmi nous à de grandes impositions. Mais notre quincailleries & nos gros draps l’emportent de beaucoup sur les leurs ; &, à qualité égale, ils sont vendus à meilleur marché.

Je ne dis rien des manufactures de la Pologne ; on assure qu’elle n’en connoît presque point d’autres que la fabrique des grossiers ustensiles de ménage, dont aucun pays ne sauroit se passer.

Mais comment se fait-il qu’ici la division du travail obtienne un accroissement prodigieux d’ouvrage de ce même nombre