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dans tous les autres emplois, l’épargne du temps & l’accroissement de la dextérité. Chaque branche de nos connoissances est cultivée par un individu plus expert ; toutes ensemble donnent plus de fruit, & l’arbre de la science acquiert un développement prodigieux.

Ainsi la division du travail, en multipliant les productions de tous les arts dans une société bien ordonnée, enfante cette opulence universelle qui circule & se répand jusqu’aux dernières classes du peuple. L’ouvrier peut disposer, même au-delà de ses nécessités, d’une grande quantité d’ouvrage. Et comme ce bienfait est commun à tous, chacun est libre d’échanger une partie considérable de son bien contre une partie considérable du bien des autres : il fournit amplement à leurs besoins ; eux-mêmes fournissent amplement aux siens ; & une abondance générale (j’aime à le redire) court se répandre à travers toutes les classes & tous les membres de la société.

Remarquez de combien de choses jouit le plus simple artisan, ou le journalier-laboureur, dans un pays riche & civilisé ; & vous serez convaincu que le nombre des hommes, à qui une partie de leur industrie,