Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/68

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circulé comme instrumens du commerce.

Il semble que ces métaux, d’abord sans empreinte, furent employés en barres grossières, en lingots bruts. Pline[1] nous dit sur l’autorité de l'ancien historien Rémée, que les Romains, jusqu’au règne de Servius Tullius, n’eurent aucune monnoie frappée au coin public, mais qu’ils se servoient pour leurs achats, de morceaux de cuivre sans empreinte. Ces barres grossières, ces lingots bruts tenoient lieu de monnoie.

L’usage des métaux dans cet état informe avoit un double inconvénient ; il falloit & les peser & les essayer.

Pour peser avec une exactitude rigoureuse les métaux précieux, qui par une légère différence dans la qualité en produisent une si grande dans la valeur, il faut des poids & des balances fidèles. C’est sur-tout une opération assez délicate que la pesée de l'or. Dans celle des métaux grossiers, il est vrai, une erreur légère n’entraînant qu’une légère conséquence, il importe moins de les soumettre à la même rigueur. Néanmoins, ce seroit une trop grande in-

  1. Plin. Hist. Nat. lib. 33, cap 3.