Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, V.djvu/11

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sité n'est plus impérieuse que lorsqu'il voit dans les émoluments seuls une source de fortune, ou même simplement de revenu et de subsistance. Il faut que, pour s'enrichir ou pour vivre, il fasse continuellement une certaine quantité d'ouvrage qui ait une valeur connue ; & si la concurrence est libre, l'esprit de rivalité qui s'établit parmi les compétiteurs attentifs à se supplanter les uns les autres, impose à chacun d'eux en particulier l'obligation de porter son travail à un certain degré d'exactitude & de précision. Sans doute, il est des professions où la grandeur des récompenses qui peuvent couronner le succès, suffit pour exciter à des efforts quelques hommes d'une ardeur & d'une ambition peu communes. Il est évident néanmoins que l'attrait des grandes récompenses n'est pas un aiguillon nécessaire pour pousser aux plus grands efforts : ils se manifestent souvent dans certaines professions où l'ambition d'esceller naît de la concurrence et de la rivalité, tandis qu'ils se montrent bien rarement en des emplois où la grandeur des récompenses ne vient pas se joindre à la nécessité de l'application. L'Angleterre offre certainement de grands objets d'ambition à quiconque obtient des succès,