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notice sur le couvent du refuge ou st-maurice au puy


PROCÈS-VERBAL DE TENTATIVE D’INCENDIE DU COUVENT DU REFUGE


L’an mil sept cent soixante et dix huit et le vingt septième jour du mois de janvier, à neuf heures du matin, par devant nous Jacques Demorgues, écuyer, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, seigneur de Lantriac et autres lieux, premier consul, maire de la ville du Puy, en exercice l’année présente, dans notre hotel sciz rue des Farges de ladite ville,

A comparu Mr Me Amingue[1], prêtre chanoine de l’églize collegialle de Saint Vozy, qui nous a dit, prié et requis de la part de la dame supérieure du couvent Saint-Maurice de cette ville, de nous transporter dans ledit couvent, par ce qu’elle avoit quelque plainte à nous porter contre quelques filles détenues dans leur Reffuge, qui avoit voulu incendier la maison de cette communautté ; et luy ayant demandé s’y l’on connoissoit les coupables de cette incendie, nous a répondu qu’il en ignoroit les noms, ce quy nous a mis dans le cas d’envoyer le nommé Joseph Baudet, un des valets de ville, chés ladite dame supérieure, pour luy dire de s’informer des noms de celles que l’on soupçonnoit d’avoir coopéré à cette incendie, laquelle ayant répondu que le soupçon étoit sur la demoiselle Longeon et la nommée Claudine Verdier ; sur ce rapport, nous sommes transportés chès M. l’abbé de Laval, vicaire genéral, auquel ayant fait part de cette accuzation et sur la permission qu’il nous a donné d’entrer dans ledit couvent pour y veriffier le délit de cette incendie, nous sommes de suitte descendus dans ledit couvent et où étant arrivé, après avoir conféré environ un quart d’heure avec ladite dame supérieure, qui étoit au parloir, sommes entrés dans la maison et appartements du Reffuge dudit couvent, accompagné de la dame de la Roche Lambert, ladite dame supérieure, et autres deux dames religieuzes qui nous ont conduit dans une grande salle où les filles travailloient, dans laquelle salle il y a un cabinet fait avec des planches, dans lequel il y a le lit où couche la dame religieuze chargée de veiller à la conduitte des filles de ce Reffuge, lequel cabinet n’est pas sy élevé que le plancher de la salle, de façon qu’il y a un entresol d’environ deux pieds entre le plancher et ce cabinet, dans lequel entresol il nous fut dit par ces

  1. Il est désigné sous le nom d’Amiguet dans l’Almanach de l’abbé Laurent, de 1788.