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attaque d’un détachement de gardes-françaises

marye de ce que n’estoit demeuré le jour précèdent en sa maison, disant que s’il y eut couché, il eut empesché que lesdicts coffres n’eussent esté rompus et emportés, comme ils avoient esté, d’autant que quatre paysans seroient venus en son logis, demye heure après que se seroit retiré, pour emporter lesdicts coffres ; s’y estant voulu opposer, ils l’avoient battue et excédée ainsy qu’il voyoit, et, estant les plus forts, avoient emporté lesdicts coffres proche la rivière, là où ils les ont rompus et emportés tout ce qui estoit dedans, s’estant cachés, pour faire ledict vol, dans un petit bois proche le bordage de ladicte rivière à desseinz de n’estre pas descouverts ; et luy a dict ladicte mestayère que lesdicts paysans estoient les nommés Jean Faucon et Pierre Aubaveysse, dict Pillard, du village de Peyrossange, et le nommé Breschart, du même village, et le nommé Jean Pirault, du village d’Aubaresse, de la mesme paroisse de Dore. Ne scait dire ce que y avoit dans lesdicts coffres, sinon a ouy dire que la mère dudict Pirault avoit rendu, aux officiers de la justice d’Arlanc, cinq cens escus et que ledict Pirault, son fils, s’en seroit fuy, et aussy que ledict Breschart avoit rendu dix escus ausdicts officiers, disant qu’il n’y en avoit davantage. Et, enquis du nom de ceux qui avoient commis lesdicts excès contre lesdicts soldats, a dict qu’il lui seroit impossible de les nommer tous, mais, entre aultres, a recogneu Titasson, consul ; son gendre, appelé l’Appoticaire clavelier dudict Arlanc.

Claude Baile, laboureur, demeurant à Dore, natif de Coulanges, paroisse dudict Dore, aagé de trente ans ou environ, lequel, après serment par luy faict de dire vérité, a dict qu’au mois de juin dernier, le sept ou huict d’auparavant de la St-Jean, il passa une recreuë d’une compagnie du régiment des gardes, laquelle, ainsy qu’il a ouy dire, se presenta aux portes de la presente ville pour y loger. Ne scait pour quoy il n’y logèrent point, sinon qu’il a ouy dire que de ladicte ville on les renvoya loger audict Dore ; et aussy a ouy dire que s’estant ladicte recreuë retirée à Dore et ayant demandé à loger, parlant au curé et au nommé Marcland prebtre, vicaire dudict lieu, et au nommé Titasson, consul, qui luy auroit demandé l’ordre. Sur quoy lesdicts soldats ou officiers de ladicte recreuë battirent à coup de battons deux habitants dudict lieu, l’un nommé Fiacre Cottin, l’aultre Robert Vaire, musnier, habitant de Reyrac ; dict aussy Jean Chapon, du village de Fousson, Denis Boissière, Robert Molnier dudict lieu de Dore, Benoist Ducas dudict lieu, Claude Bernard dudict lieu, Annet Mattelin, Jean Paschal, Fiacre Cottin, tous dudict bourg ; Vidal