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Sous les divers titres de miles, dominus ou domicellus, les Rochebaron vinrent souvent chercher fortune au Puy. Leur demeure patrimoniale (nous l’avons déjà dit et nous insistons sur ce point) donnait sur diverses voies pour aller « devers France », suivant le langage des grands chroniqueurs, et suivant aussi le langage de notre Médicis. Cet horizon, ouvert sur tant d’estrades, ouvert sur la gloire, les hasards et les profits, était une tentation trop forte pour cette sève de jeunesse, pour cette activité exhubérante, qui fermentaient dans l’âpre solitude du manoir. Aussi notre cité vit-elle maintes fois accourir dans ses murs ces voisins incommodes, dont la turbulence, l’ambition et les vices n’étaient point sans périls pour nos pacifiques aïeux. On sait trop que « l’hébété et charnel[1] » bailli épiscopal, qui par sa luxure provoqua la grande émeute de 1276, était un Rochebaron. Le Puy et la Campagne eurent beaucoup à pâtir, en 1419 et 1420, des attaques de Macé, d’Héracle et d’Antoine de Rochebaron. Le seigneur de Rochebaron après 1347 suivit la bannière de la maison de La Roue dans la querelle, à main armée, qui suivit l’ouverture de l’hoirie de Lioutaud de Solignac[2].

En janvier 1551, le seigneur de Rochebaron assista dans notre ville aux obsèques d’Anne de Beaufort, vicomtesse de Polignac, tandis que les autres coins étaient tenus par le marquis de Canillac, Raymond de Montégut et Pierre de Rochefort, seigneur d’Ailly[3].

De 1345 à 1558, la justice de Rochebaron ressortit de la cour de Puy[4]. On voit enfin figurer un Rochebaron parmi les commissaires députés, vers les chanoines du Puy en juillet 1514, par le roi Louis XII, pour soutenir la candidature du protonotaire Antoine de Chabannes à notre siège épiscopal[5].

  1. Médicis, I, 212.
  2. Ibid., II, 4.
  3. Ibid., I, 249.
  4. Ibid., I, 495 ; II, 343 et 345.
  5. Lettre écrite à Louis XII, le 12 juillet 1514, par les seigneurs de Polignac