La Motte-Saint-Jean, chef-lieu de commune, canton de Digoin, arrondissement de Charolles, à 2 kil. de Digoin, 2 myr. 6. kil. de Charolles, 9 myr. 5 kil. de Chaton, 7 myr. 7 kil. de Mâcon. Habitants, 1,703 ; maisons, 440 ; ménages, 441. Église, vocable : Saint-Saturnin. Ce bourg, très ancien, et situé sur le bord de la Loire, est traversé par la route no 79, de Nevers à Genève. Il y eut jadis à La Motte-Saint-Jean un prieuré qui dépendait de Paray. Sur la hauteur existait encore, il y a moins de vingt ans, un château magnifique, bâti par J. de Coligny, vers 1630, et qui appartenait en dernier au duc de Cossé-Brissac qui l’a aliéné.
La Motte-Saint-Jean ! Mais c’est pour nous une vieille connaissance. Nous sommes au beau milieu de la Bourgogne et il nous vient de ce plantureux pays une bouffée d’air vellave. La Motte-Saint-Jean nous éloigne, c’est vrai, des Rochebaron. Il n’importe. Nous faisons un pèlerinage à travers le temps jadis et le carnet du pèlerin comporte beaucoup d’imprévu et de décousu.
Deux souvenirs de notre histoire se rattachent à ce château de La Motte-Saint-Jean.
Guillaume III de Chalencon, veuf de Valpurge de Polignac, décédée vers 1371, épousa Catherine de La Motte-Saint-Jean, veuve de Lourdin, seigneur de Saligny en Bourbonnais. De ce mariage naquirent : 1o Isabeau, mariée le 20 octobre 1404 à Armand, seigneur de La Roue ; 2o le grand évêque du Puy, Guillaume de Chalencon, qui reçut dans sa cathédrale, à l’Ascension de 1420, le futur Charles VII ; 3o Louis, chanoine et prévôt de Notre-Dame du Puy, après le décès de son grand-oncle, Guillaume de Chalencon, en 1393[1].
Par acte reçu Pierre Beylet notaire, en 1428, Guillaume de Chalencon, évêque du Puy, et son frère utérin, Lordin de Saligny, se réglèrent sur la succession de leur mère commune, Catherine de La Motte-Saint-Jean[2].