Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
324
mémoires

mon de Montfort, le gros des forces catholiques. Suivant la très juste remarque de M. Meyer (Introduction, p. 51), on ne saurait point, sans Guillem de Tudèle et la Relation en prose, qu’indépendamment de cette armée principale, il se forma deux autres corps, destinés à la répression de l’hérésie. Le premier de ces corps auxiliaires fut levé, paraît-il, d’après les noms de ces chefs, en Limousin, en Auvergne, en Quercy, en Bourgogne. Le comte d’Auvergne, Guy, avait sa bannière dans cet ost renforcé par les gens de Saintonge et du Rouergue. Le deuxième corps fut réuni par Bertrand de Chalencon en Velay, et eut pour chefs l’évêque et, suivant toute apparence, le vicomte de Polignac.

Dans son article très serré et très nourri, M. Jacotin a tracé d’une manière précise l’itinéraire des deux troupes levées en dehors de l’armée principale. Le corps, où se trouvait Guy d’Auvergne, était commandé par l’archevêque de Bordeaux, les évêques de Limoges, de Bazas, de Cahors et d’Agen, par le vicomte de Turenne, par Bertrand de Cardaillac, le seigneur de Monratier, du Quercy, etc. Cette agglomération un peu tumultueuse des combattants du centre descendit vers l’Agénois et vint assiéger Casseneuil, qui résista vaillamment. Si l’on s’en tient aux noms de ses conducteurs, cette bande devait avoir un important effectif : Guillem de Tudèle affirme, toutefois, qu’elle était inférieure en nombre aux croisés du Puy. Bertrand de Chalencon vint par le Rouergue, traversa le Quercy, fit halte à Caser et se dirigea ensuite sur Caussade et Saint-Antonin. Notre évêque aurait emporté ces deux derniers bourgs, s’il avait voulu, mais il préféra les épargner moyennant une bonne somme, ce dont il fut vertement blâmé : il se rabattit sur Villemur qu’il livra aux flammes et de là vint opérer sa jonction avec l’armée du nord, sous les murs de Béziers. On peut fixer une date sûre aux débuts des opérations de l’armée vellave. Les hostilités commencèrent après le 2 juin et la ville de Béziers fut prise le 22 juillet. C’est donc entre le 25 juin et le 22 juillet 1209 qu’eurent lieu à travers le Rouergue, le Quercy, l’Agénois et les frontières