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concours

Les agriculteurs ont formé et forment encore la grande masse de ce peuple français, que ses ennemis et ses jaloux accusent d’inconstance, de mobilité, et que l’histoire nous montre cependant toujours occupé, pendant de longs siècles, à soulever le lourd suaire d’une triple tyrannie, l’usant, l’élargissant par d’incessants efforts, jusqu’au jour où, par un mouvement sublime, il le déchire, le rejette loin de lui et se montre au monde étonné, éclairé et affranchi dans tout l’éclat de sa force et de sa beauté.

Et de nos jours, messieurs, a-t-on lassé la constance de nos agriculteurs ? A-t-on abusé une ignorance qu’on leur reproche, comme si elle était toujours de leur fait ? Leur a-t-on imposé par d’arrogantes injonctions ? Les a-t-on effrayés par de coupables menaces ?

Les élections du 14 octobre, comme celles du 5 janvier, ont répondu pour nous.

À l’agriculture ! aux agriculteurs ! »

M. Binachon, député, a célébré l’union désormais indissoluble des deux arrondissements d’Yssingeaux et de Brioude : il a fait appel aux sentiments de concorde et de fraternité entre les fils d’un même pays, et a convié toutes les énergies, tous les dévouements sur le terrain commun de la République.

M. le Préfet a clos la séance par un dernier toast à la ville de Brioude.

Dimanche matin, à huit heures, le jury a procédé à la visite de l’exposition agricole et industrielle, organisée avec la plus remarquable entente de l’ensemble et des détails dans la cour et les diverses salles du collège. La cour, transformée en jardin, avec pelouse et corbeille de fleurs, produisait un effet saisissant. Autour des fleurs et des fruits on voyait, rangés avec art, les instruments aratoires, vannoirs, herses, trieurs, charrues vigneronnes et autres, et quelques beaux spécimens d’orge et de seigle. Dans les salles où se pressait un nombreux public, on admirait surtout la magnifique exposition horticole de M. Miaille-Achon, jardinier à Brioude.

À la même heure, l’Orphéon du Velay, impatiemment attendu, arrivait en gare et, après une réception des plus chaudes par la municipalité brivadoise et les sénateurs et députés, débouchait dans les rues, bannière au vent, au son d’une musique entraînante. Les bravos et les acclamations pleuvaient sur nos orphéonistes :