Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
371
concours de la race bovine du mezenc

et dont la maëstria ne semble pas indigne d’une si noble origine.

Mais l’heure presse ; il faut gravir l’âpre montée de Boussoulet, qui serpente autour de la pittoresque Tortue, puis traverser le long plateau désolé qui a nom la Champ du Pin, puis en finir avec l’interminable rampe qui surplombe le cours supérieur du Lignon, et à l’extrémité de laquelle nous apercevons depuis 6 kilomètres les maisons blanches de Fay-le-Froid.

Il est six heures au moment où la voiture passe sous l’arc de triomphe élevé à l’entrée de la place ; le Comice descend à l’hôtel Dupré au son des boîtes tirées en son honneur ; il est reçu par M. Peyrot, le digne maire de Fay, qui le dirige avec beaucoup d’amabilité à travers les rues de la ville.

À tous les carrefours se dressent des arcs de verdure ; l’un porte sur son fronton : Vive la République ! — un autre : Honneur à M. le Préfet ! — un troisième : Honneur à M. Morel ! — À l’entrée du champ de foire on lit, sur un écusson resplendissant : Honneur à l’agriculture ! De toutes parts, entre des branches de sapin, des drapeaux et des lanternes vénitiennes s’étalent les deux lettres R. F., lesquelles, en dépit des quolibets qu’on leur a prodigués, font bonne et fière figure.

Le lendemain, dimanche, tout au matin, les boîtes annoncent, l’ouverture de la fête ; la place est, dès sept heures, couverte de groupes animés dans lesquels on devise de l’emploi de la journée. Le soleil s’est montré bon prince : le ciel est pur et dans le lointain les yeux émerveillés suivent la ligne majestueuse des Alpes, plus près, dans la direction de l’Ardèche, la masse floconneuse des brouillards du Rhône, enfin plus près encore, les trois sommets classiques du Mezenc, de l’Ambre et du Lignon. En faisant le tour du plateau phonolithique qui porte Fay, on aperçoit encore, de l’autre côté du Lignon, les trachytes de Rouffiac, d’où sort la source qui alimente la fontaine publique de la petite ville.

Tandis que nous admirons le paysage, notre député, M. le docteur Morel, fait son entrée dans Fay, accompagné de MM. Ernest Bonnet, adjoint de la ville du Puy, et Léon Mauras, conseiller général pour le canton de Saint-Julien : ils reçoivent, au son des boîtes, le plus chaleureux accueil.

À onze heures, les produits du Mezenc qui affrontent le con-