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concours

même, pour récompenser tous les mérites, augmenter le nombre des primes.

Parmi les étalons présentés, trois ont été reconnus parfaitement aptes à la reproduction. Ces animaux, d’une conformation irréprochable, peuvent fournir des sujets parfaitement appropriés notre pays. La commission a pu, du reste, s’en convaincre en voyant les produits de ces étalons. Les juments suitées, fort nombreuses, offraient un ensemble assez remarquable. Toutefois le jury a été d’avis unanime que les agriculteurs ne s’attachaient pas assez au choix des mâles, et que trop souvent ils faisaient malheureusement saillir les juments par des étalons rouleurs, dont les formes ne s’harmonisent pas avec celles de leurs bêtes, ce qui donne des produits défectueux. Néanmoins, dans la magnifique exposition des animaux de un à deux ans, la commission n’a pas eu de peine à trouver des sujets très méritants.

En présence de l’importance de la production de l’espèce chevaline dans l’arrondissement d’Yssingeaux, la Société croit devoir conseiller aux éleveurs de s’attacher principalement à l’éducation des animaux étoffés et renforcés qui pourraient à la fois rendre service à l’agriculture, et contribuer à la remonte de l’artillerie.

Quoique nombreux, les animaux de l’espèce bovine étaient, en général, assez médiocres. Dans les taureaux de un à deux ans, à part les deux ou trois sujets primés, les autres étaient très imparfaits et la commission a critiqué vivement les éleveurs qui, au lieu d’améliorer les races par elles-mêmes, c’est-à-dire de choisir de bons reproducteurs, se livrent à des croisements inintelligents. Le jury a regretté que le petit nombre des taureaux de deux à quatre ans, bien supérieurs en qualité à ceux de la catégorie précédente, ne lui permette pas de décerner des prix plus nombreux.

Les génisses et les vaches de tout âge n’offraient rien de remarquable.

Les cultivateurs ne s’attachent pas assez au choix des bonnes races et surtout des races pures. Dans une contrée où les herbages sont nombreux, il serait bon d’introduire des animaux non-seulement aptes au travail, mais ayant encore des propriétés lactifères. Ce n’est que par une sélection réfléchie qu’ils arriveront à ce résultat. En outre, ils obtiendront une meilleure conformation dans l’espèce bovine en ne sevrant les veaux que plus tard, à trois mois