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raire : Pons de Chapteuil, le doux troubadour, le chantre d’Azalaïs de Mercœur et de la première croisade. Nous avons essayé, dans notre humble sphère, de ressusciter un peu l’antique maison priorale de Saint-Julien[1], mais notre moisson est bien maigre : la seule figure qui s’est révélée à nos recherches est celle de l’abbé de Morgues, le célèbre adversaire du cardinal de Richelieu. Du reste, notre titre lui-même explique l’indigence des annales de Saint-Julien-Chapteuil. Vers 1282, la race primitive des barons s’est éteinte, et le fief, à partir de 1240, est tombé sous la dépendance complète de l’évêque du Puy.

L’ombre est-elle complètement descendue sur les premiers maîtres de Chapteuil et doit-on vouer à l’oubli les origines de cette antique maison ? D’abord, il nous est affirmé qu’un dossier très important sur les Chapteuil du XIIe siècle se cache dans les cartons des Archives nationales et, de plus, les ouvrages imprimés peuvent encore fournir d’utiles renseignements sur une famille trop délaissée par nos annales. C’est ainsi que Baluze, dans son Histoire de la maison d’Auvergne, t. I, p. 71 ; t. II, pp. 73 et 78, raconte des événements ou se trouvent mêlés, d’une façon assez triste, il faut bien le dire, un Pons de Chapteuil et sa femme Jarentone.

Robert, fils puîné de Robert IV, comte d’Auvergne, fut élu évêque de Clermont en l’année 1195, et peut-être sur la fin de l’année 1194. Au mois de février 1195, Pons de Chapteuil et sa femme Jarentone, en présence du doyen et du prévôt du chapitre de Clermont, des deux archidiacres Bertrand de Murols et Guillaume du Cros et de Pons, abbé de Saint-Genés, reconnurent devoir l’hommage à Robert, évêque élu, pour leur château de Vertaizon (aujourd’hui ch.-l. cant., arr. de Clermont-Ferrand)[2].

Bientôt après cet acte, l’évêque se brouille avec son frère, Guy, comte d’Auvergne, et ce conflit amena une guerre terrible,

  1. Tablettes, IV, 508 et suiv.
  2. Gall. Christiana, Eccl. Claromontensis, t. II, col. 273.