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documents et notes sur le velay

d’un sobriquet de famille, naquit à Saint-Gilles en Provence, suivit d’abord la carrière des armes, puis se livra à l’étude de la jurisprudence civile et canonique. Il devint professeur de droit et acquit la réputation du plus célèbre avocat de son temps. Oracle de toutes les cours de justice, il fut appelé à donner fréquemment son avis dans les procès de la couronne, des princes et des évêques. Après la mort de sa femme, il embrassa la carrière ecclésiastique. Le roi saint Louis, qui l’avait entendu plaider à son conseil, goûta fort sa science et ses mœurs, et le nomma, dit-on, mais sans trop de preuves, juge à Saint-Gilles et peut-être sénéchal de Beaucaire. Ce qui est certain, c’est que le roi admit Guy Fulcodi dans son intimité et lui confia des missions importantes, surtout en Languedoc. Guy Fulcodi voulait se faire chartreux, comme son père, mais le roi le retint dans le siècle, estimant que les lumières d’un tel homme importaient à la cour et au public[1]. On ne sait pas bien à quelle époque l’illustre jurisconsulte devint le clerc, c’est-à-dire le secrétaire d’État de Saint-Louis. Les Archives nationales renferment plusieurs actes datés de Toulouse, 12 mars 1236-37, d’Orange, 9 février 1237-38 et 14 mai 1239. Ces titres de la sénéchaussée de Toulouse portent les sceaux de Jean des Arcis, de Guillaume Béroard, évêque de Carpentras, et de Guy Fulcodi. Si les expéditions de ces actes sont contemporaines des actes eux-mêmes, Guy Fulcodi était clerc du roi dès 1236[2]. Il figure comme témoin dans un hommage rendu par Roger, comte de Foix, à Raymond, comte de Toulouse, le 28 juin 1241. Il fut employé par les comtes de Poitiers et d’Anjou dans l’accord qu’ils firent, en 1251, avec les villes d’Avignon et d’Arles Dans une consultation don-

  1. Pour la biographie de Clément IV, consulter, en dehors du Gallia Christiana, Eccl. Aniciensis, t. II. col. 717 et de nos auteurs et chroniqueurs : Gissey, Théodore, Arnaud, Mandet, Médicis ; l’excellente Vie de saint Louis, par Le Nain de Tillemont, édit. de Gaulle, Paris, 1848, passim, et spécialement t. IV, pp. 353 et suiv.
  2. Layettes du Trésor des Chartes, par Teulet, Plon, Paris, 1866, t. II, pp. 335, 371, 376, 406.