Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE CHÂTEAU DU THIOLENT ET SES POSSESSEURS


Le château du Thiolent qui s’élève flanqué de ses quatre tours carrées, au milieu du vaste plateau de Loudes, passe, à juste titre, pour l’une des demeures les plus remarquables de nos contrées. Son parc, d’une superficie de dix hectares et dont les ormes, les frênes, les peupliers et les tilleuls séculaires forment une masse némorale fort imposante, est entièrement clos de murs, et offre un spécimen curieux, quoique bien affaibli, de l’art dont Le Nôtre a été le créateur. Ses allées aux larges perspectives, ses pelouses si bien encadrées, ses quinconces rappellent Versailles et contrastent agréablement avec les campagnes voisines où les arbres sont des plus rares.

S’il a perdu en partie l’aspect sévère d’autrefois, si ses fossés jadis remplis d’eau ont été transformés en parterre fleuri, si ses écuries voûtées pouvant contenir cent chevaux sont aujourd’hui désertes, ce château n’en conserve pas moins un caractère de réelle grandeur.

Simple manoir à l’origine, sans fossés, comme il convenait à un fief noble, il est vrai, mais ne possédant pas les droits seigneuriaux permettant d’élever un château avec tours et donjon, le Thiolent se fortifia au XVe siècle et finit au XVIIIe siècle par se transformer en cet élégant château plus en rapport avec les exigences d’une civilisation raffinée.

Personne n’a encore, croyons-nous, recherché les noms des divers possesseurs du Thiolent. Situé dans la paroisse de Saint-Rémy, dans la vassalité de Jalavoux, le Thiolent appartint d’abord à une famille Saunier[1], qui finit par n’être plus désignée que sous le nom de son fief.

  1. Une autre famille de ce nom, celle de Saunier, du Saunier, seigneurs de Mercœur, de Bains et de Rochegude, également sur les limites de l’Auvergne et