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TIMOTHÉE DE CHILLAC ET GABRIEL RANQUET
POÈTES VELLAVIENS


Parmi les écrivains du Velay oubliés, ou dédaignés, par presque tous les biographes, et dont le souvenir semble même être perdu dans leur propre pays, on peut citer, en première ligne, Timothée de Chillac et Gabriel Ranquet[1]. Ces deux poètes de la ville du Puy vivaient à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe siècle.

Les renseignements biographiques font complètement défaut sur le premier. Nous ne le connaissons que par ses œuvres, dont voici le titre :

Les œuvres de Timothée de Chillac, à Lyon, par Thibaud Ancelin, imprimeur ordinaire du Roy. M.DC.XCIX. in-12.

Ce volume est divisé en trois parties.

La première est dédiée aux dames. Dans les feuillets préliminaires, elle renferme de nombreux vers en français, en latin, en grec même, à l’honneur de Chillac. À la page 14, se trouve un portrait finement gravé qui représente notre poète dans sa vingtième année, la chevelure relevée par une couronne de lauriers, la moustache et la barbiche naissantes. À l’examen de ce portrait, on doit présumer que notre Chillac dut embraser bien des cœurs. Aussi, à l’exemple de Ronsard et des poètes de la Pléiade, dont il est un disciple attardé, il chante, de la page 15 à la page 72, ses amours avec « Angéline » : sonnets, stances, chansons, odes, élégies, voilà l’hommage qu’il lui offre. De la

  1. V. Abbé Goujet, Bibliothèque française, t. XIII, pag. 418 et sq. et t. XV, pag. 70 et sq.