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variétés historiques et biographiques

l’Église de Dieu en cette province, qui nous fait redoubler la supplication après nous estre recommandés à vos bonnes grâces et sainctes prières et prie le Seigneur,

Messires et très honorés Pères, vous conduire tousiours par son esprit et vous maintenir en bonne prospérité. Amen.

De Montpelier, ce 29 janvier 1563.

Vos humbles frères et serviteurs,
J. Chassaignon,
Formy. »

Une autre lettre, adressée le 8 juin suivant, de Chalencon en Vivarais, aux mêmes ministres de Genève, par le capitaine J. de Chambaud, les consuls et principaux habitants de cette communauté, nous apprend que Chassanion jouissait, auprès des religionnaires, d’une grande influence. Ç’avait été sur son avis que le Ministre, envoyé l’année précédente à Chalencon, avait été « mys en un autre lieu près Villeneufve de Berg. » Il n’avait pas autant de crédit dans son propre pays, car la même lettre constate qu’il « n’y avoit encore aucun ministre dans le Velay. » (M. de Genève, id.) Ce n’est pas que le parti religionnaire n’y comptât des adhérents. Grâce très probablement à Chassanion, il y avait même fait une importante conquête dans la personne de Claude de Polignac, fils de François-Armand de Polignac et de Anne de Beaufort, sa première femme. Chabron, l’historien domestique de la maison de Polignac, nous fait connaître, en détail, les tristesses de l’existence de ce malheureux jeune homme que la seconde femme du vicomte, Philiberte de Clermont-Tallard, voulait faire exhéréder par son père au profit de ses propres enfants, sous le prétexte « que Claude était un peu mal fait de sa personne, ayant le col un peu tord. » Pour complaire à sa femme, le vicomte s’efforça, bien que Claude n’en eut la vocation, « de le rendre homme d’église ». Après l’avoir retiré de Paris où il se conduisait mal, le vicomte l’envoya continuer ses études à l’Université de Valence. « C’était, ajoute Chabron, le faire tomber de fièvre en