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LES PIERRES PRÉCIEUSES DU RIOU-PEZOULIOU


L’historien de Notre-Dame du Puy, Odo de Gissey, a conservé le quatrain suivant que l’on lisait de son temps « en un vieil escriteau » de la cathédrale :

Lapides ut in Indiâ
Pretiosi in Vellaviâ,
Fluunt in abundantiâ,
Virtus quorum probata.

quatrain qu’il traduit naïvement ainsi :

Parmy le sol Velaunois
Brillent aussi bien qu’en l’Indois
À foison tes pierreries.
Ez monts, ès champs, ès prairies ;
Dont l’esclatante lueur
Faict preuve de leur valeur[1].

On pourrait peut-être taxer le versificateur anonyme et son traducteur de quelque exagération ; mais que ne doit-on pas pardonner aux poètes alors surtout qu’ils se contentent d’embellir la vérité ? Le sol du Velay renferme, en effet, une sorte de mine inépuisable de pierres fines, telles que : saphirs, grenats, péridots, etc., et de temps immémorial les gens de ce pays se sont livrés à leur recherche. Parmi les gisements les plus anciennement connus que l’on puisse citer, il faut placer, en première ligne, les sables du Riou-Pezouliou, ce ruisseau, presque toujours à sec, qui coule, non loin du Puy, au pied du volcan

  1. Discours historiques de la très-ancienne dévotion de Nostre-Dame du Puy.
    Au Puy, François Varoles, 1644 (3e et dernière édit.), in-8o, pag. 5.