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l’administration du Département ; en conséquence, elle charge M. de Montfleury d’aller porter au grand citoyen les témoignages d’amour, d’estime et de reconnaissance du Département, de joindre ses instances à celles de Messieurs les électeurs, pour que M. de Lafayette ne refuse pas au bien de son canton quelques moments d’une existence qu’il a si utilement employée au salut de la patrie.

« L’Assemblée sait la résolution que M. de Lafayette avait formée de persister dans la vie privée, dans laquelle il est rentré ; mais elle sait aussi que le salut public est au-dessus de toutes les lois et que cette considération engagera cet excellent citoyen à sacrifier son repos et ses goûts aux vœux et aux besoins de tout le Département. L’Assemblée prie aussi M. Grenier[1], son ancien collègue, de se réunir à M. de Montfleury pour faire triompher la constitution des obstacles sans nombre que les malveillants exercent contre elle dans tous les sens et que les efforts de M. de Lafayette seuls et ses vertus peuvent dissiper. »

À cette adresse qui lui fut remise par le vénérable M. de Montfleury, le Général répondit :

« Permettez-moi de déposer dans le sein du Conseil général l’hommage de ma sensibilité pour la marque de confiance dont mes concitoyens viennent de m’honorer, et les regrets que j’éprouve en renonçant à les servir dans la place à laquelle, malgré ce que j’avais répondu à plusieurs membres de l’assemblée électorale, ils ont unanimement daigné m’élever.

Mes sentiments connus, vous sont, Messieurs, de sûrs garants du prix que je mets à des fonctions que le peuple confère, et dont l’importance est d’autant plus grande qu’elles mettent plus à portée de faire sentir aux citoyens, et surtout à ceux des campagnes, les avantages immenses et toujours croissants d’une ré-

  1. M. Grenier, de Brioude, ancien membre de l’Assemblée Constituante, ami dévoué de Lafayette et propriétaire de la terre d’Azenières, voisine de Chavaniac.