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son neveu, furent rachetés par Mme de Chavaniac, qui, réduite, ainsi que ses nièces, au plus grand dénuement, vécut de l’argent que lui prêtèrent, avec empressement, les habitants du village.

Délivrée après le 9 thermidor, Mme de Lafayette revint à Chavaniac et y passa huit jours.

Durant ce court séjour, elle adressa aux administrateurs de district de Brioude, la lettre suivante :


« Chavaniac, ce 12 floréal an III de la République française une et indivisible.


Citoyens,

Je me crois autorisée par un décret dont il est à ma connaissance que plusieurs citoyennes dans la même position que moy ont obtenu de profiter, de vous demander aujourd’huy et en vertu de cette loi :

1o La restitution des livres à mon usage et pour l’éducation de mes enfants, qui, pendant ma détention, ont été portés à la bibliothèque du district de Brioude, sous prétexte qu’ils étaient de ceux de mon mari. Je joins ici l’état de ceux que ma mémoire a pu me rappeller[1].

2o La main levée de ce qui a été laissé sous inventaire à l’usage de ma famille, afin que nous puissions en jouir librement, ainsi que le décret le promet.

Je pourrais aussi, en vertu de cette loi, redemander le prix des meubles à notre usage qui ont été vendus, puisque le décret autorise encore cette restitution, mais ayant des liquidations plus considérables à répéter, je me borne à désirer d’en garder l’état et je vous demanderai seulement, citoyens administrateurs, de vouloir bien me donner copie des procès-verbaux et du prix des ventes pour que je puisse répéter ces sommes additionnellement à celles qui me sont dues.

  1. Voir cet état, à l’appendice no5.