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rivée dans le département, l’arrêté suivant qui mettait fin à une si injuste détention :


« Brioude, le 17 pluviôse an III.

Au nom de la République française,

Le Représentant du peuple, près le département de la Haute-Loire,

Vu la pétition présentée par la citoyenne Lafayette-Chavaniac pur laquelle elle expose qu’elle a été mise en arrestation chez elle en janvier 1794 (vieux style) par le comité de surveillance de Brioude, qu’elle a été oubliée dans la liste des détenus de cette commune qui a été envoyée au Comité de Sûreté général et qui ont été élargis. En conséquence, elle demande la liberté ;

Considérant que la pétitionnaire est plus que sexagénaire, que, depuis dix-huit ans, elle n’a pas quitté sa commune, que tous les citoyens du canton rendent un témoignage avantageux à son civisme et à son humanité.

Arrête que la citoyenne Lafayette-Chavaniac sera sur-le-champ mise en liberté, les scellés apposés sur ses meubles et effets seront levés au vu du présent ;

Charge l’agent national du district de Brioude de l’exécution du présent arrêté.

Pierret[1]. »


La captivité de Lafayette, de son héroïque épouse et de ses filles prit fin au mois d’octobre 1797 ; mais les portes de la France ne furent ouvertes qu’après le 18 brumaire (10 novembre 1799) aux exilés qui habitèrent d’abord Chatenay près Paris, puis Lagrange (Seine-et-Marne).

L’été de l’année 1800 ramena le Général à Chavaniac, d’où il écrit le 30 thermidor :

« Toute ma famille est, en ce moment, rassemblée dans ce

  1. Archives départementales de la Haute-Loire, série L.