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mémoires

Nous sommes sortis de Chavaniac, malgré les instances que M. et Mme Lafayette fesaient pour nous y arrêter plus longtemps. Une députation considérable de la garde nationale de Brioude nous attendait dans cette ville ; un banquet y était préparé pour nous recevoir ; un jeune grenadier nous prononça un discours. Là, nous avons reçu tous les égards, tous les vœux que ces patriotes auraient voulu porter à l’armée entière ; des couplets faits pour M. Lafayette et pour l’armée ont été chantés pendant le repas ; nous regrettons de n’avoir pu nous les procurer ; à la suite de ce festin, et au moment de notre départ, a commencé une fête civique, dont nous avons reçu les honneurs ; le bal s’est ouvert par l’air patriotique : Çà ira. Il ne nous a pas été possible de résister aux instances qui nous ont été faites, et nous n’avons pu sortir de cette ville qu’à une heure du matin, après avoir porté pour la dernière expression, la santé de la garde nationale parisienne.

À Issoire, distante de Brioude de huit lieues, le maire et une députation nombreuse de la garde nationale, sont venus nous offrir leurs regrets de n’avoir pas été prévenus à temps pour nous recevoir.

Ils nous ont chargés d’exprimer à l’armée l’inviolabilité de leur attachement pour elle.

Nous sommes arrivés enfin à Paris le 13 du présent mois, où nous avons clos le présent procès-verbal.




Description de l’épée offerte au Général.

Voici, d’après la délibération précitée, la description de cette arme dont les bas-reliefs étaient destinés à retracer les principaux traits de la vie de Lafayette depuis 1789 :

« L’épée sera d’or, de la forme la plus belle, et susceptible de recevoir dans le plus de champ possible les bas-reliefs qui doivent y être imposés.

Le premier côté sera partagé en quatre tableaux :

Premier tableau. — La Révolution. Pour allégorie, une tour en ruine portant un étendard aux armes de France, aux trois couleurs, surmonté du bonnet de la liberté. Sur le premier plan, un lion qui a brisé sa chaîne, 14 juillet 1789.

Deuxième tableau. — Déclaration des droits de l’homme, présentée par M. Lafayette à l’assemblée nationale.