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Je ne m’arrêterai pas à l’histoire de ces différentes familles. Leurs généalogies se trouvent dans tous les répertoires spéciaux et, dans ces derniers temps, elles ont exercé la sagacité de nos érudits. Il n’en est pas de même de la papeterie de Prades : elle est encore sans histoire comme la plupart de nos industries locales. Les documents qui les concernent ont dormi jusqu’ici dans la poussière de nos archives publiques ou privées. C’est ce qui m’engage à publier l’acte que j’ai eu la bonne fortune de découvrir dans un sac de vieille procédure, et qui nous fait connaître l’introduction de l’industrie du papier à Prades.

Il n’y aurait cependant rien d’improbable à ce que cette papeterie fût plus ancienne. L’on sait que Claude de Chalencon-Rochebaron, seigneur de Prades, devint seigneur d’Ambert par son mariage, du 27 janvier 1500, avec Suzanne de La Tour, dame du Livradois. De nombreux moulins à papier fonctionnaient depuis longtemps aux environs d’Ambert, sur les ruisseaux de Valeyre, de Chadernolles et de la Forie. Appelé par les Rochebaron, ou attiré par les eaux transparentes de la Seuge, un maître papetier Ambertois a bien pu transporter à Prades son industrie dès les premières années du XVIe siècle. Aucun titre cependant ne nous permet de l’affirmer. L’une des stipulations de l’acte que nous publions ferait même repousser cette hypothèse si l’on ne savait le peu de stabilité des établissements assis sur un cours d’eau aussi torrentueux que la Seuge. Au lieu d’une création nouvelle, l’on pourrait tout aussi bien admettre une reconstruction rendue nécessaire à la suite de l’une de ces inondations générales à laquelle le vieux pont de Prades, sur l’Allier, ne put lui-même résister.

En 1657, Marguerite de Genestoux de la Bastide était dame de Prades. Elle avait hérité de cette terre seigneuriale avec celles du Pradel, de Pomperan et du Thiolenc, de Gabriel de Bertrand, son premier mari, qui l’avait instituée héritière universelle par son testament du 1er mai 1646. Elle avait porté ces biens à Pierre-Antoine de La Tour de Rochefort d’Ally, seigneur baron de Saint-Vidal, qu’elle avait épousé en secondes noces ; mais par son con-