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variétés historiques et biographiques

trat de mariage du 4 novembre 1647, Marguerite de Genestoux s’était réservée « comme biens paraphernaux tout ce qui lui était advenu au moyen de l’institution d’héritière faite en sa faveur par son premier mari pour en user et en disposer à ses plaisirs et volontés ». C’est ce qui explique qu’elle ait traité en son nom seul avec le papetier Georges de Cour.

Georges de Cour n’était pas venu seul de Chadernolles. Il avait attiré auprès de lui Claude, son frère plus jeune, et d’autres compagnons papetiers dont il nous a été impossible de recueillir les noms. Les registres de l’église paroissiale de Saint-André nous ont cependant fourni, à des dates plus rapprochées de nous, le nom de quelques-uns de ces ouvriers qui travaillèrent à la papeterie. Les uns venaient du Livradois, d’autres étaient des habitants de Prades même. Parmi les premiers nous citerons : Jean-Baptiste Foujadoire, originaire de Chadernolles, mort le 5 janvier 1758, et dont le fils Balthasard, également papetier, se maria, à Prades, le 3 mars 1767 ; Jean Duranton, du Lozier, paroisse de Grandrif, décédé le 15 octobre 1760. Parmi les seconds nous noterons ; Jean de Nopces, vivant en 1694, et Pierre Faugère, mort en 1724. Enfin les mêmes registres nous montrent, habitant à côté de la papeterie, les fournisseurs des chiffons destinés à la fabrication du papier, désignés sous les noms, consacrés en Auvergne, de peillarots et de patteurs.

Georges de Cour et son frère Claude laissèrent postérité. Les descendants de Claude se contentèrent du rôle modeste de patteurs, ou se firent colporteurs, et allèrent vendre au dehors les produits de la papeterie. Les enfants et arrière-petits-enfants de Georges continuèrent seuls à exploiter, à bail temporaire, le moulin à papier de Prades, jusqu’au jour où ils parvinrent à le posséder d’une façon plus stable. Par acte du 28 novembre 1747, reçu Paparie, notaire royal à Saugues, l’un des arrière-petits-fils de Marguerite de Genestoux, Pierre-Joseph de la Tour de Rochefort-d’Ally, donna, à titre de locatairie perpétuelle, ce moulin et les propriétés qui l’entouraient à Pierre