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que c’était principalement au massif du plateau central que M. Louis Blanc faisait allusion, lorsqu’à la séance mémorable de l’assemblée nationale du 1er mars 1871, relative à la ratification du traité de paix, il proposait de prolonger la lutte, disant, après un exposé des ressources militaires : « Nous avons encore pour servir de refuge, de protection, les montagnes, l’Océan, la Méditerranée, la flotte. »

Il est remarquable, en outre, que notre contrée montagneuse, si l’on en croit des connaisseurs, serait favorable, non-seulement aux combinaisons militaires de stratégie, mais aussi aux guerres tactiques, telles que tendent à les modifier surtout les fusils à tir rapide, joints à l’établissement des chemins de fer. « Ces guerres, en effet, seront toujours diversifiées par ce qu’on pourrait appeler la guerre stratégique, à laquelle les montagnes continueront à fournir des expédients les plus imprévus et les plus redoutables[1] ».

Les considérations d’ordre supérieur qui viennent d’être développées à l’occasion de la ligne de Paris à Marseille par Ambert, le Puy et Aubenas, ne s’appliquent pas moins aux trois autres grandes voies ou artères de Lyon à Bordeaux, de Lyon à Toulouse et de Bordeaux à Grenoble. Celles-ci seront aussi d’une utilité considérable par leur croisement au chef-lieu de notre département où elles appelleront, dans sa véritable sphère d’activité, le mouvement industriel et la vie commerciale et centraliseront, comme en une place forte, des moyens puissants de défense ou, du moins, d’appui militaire.

L’exploitation de ces voies sera facilitée incessamment par les gisements houillers qui sont situés non loin de cette ville, sur trois des lignes de rayonnement, à Firminy, Langeac et Bras-

    de lieux qui commandaient surtout les voies de communication, avaient été fortifiés en vue d’hostilités étrangères. Toutefois les notions assez nombreuses de l’histoire attestèrent que jamais nos montagnes n’avaient subi pleinement les désastres des grandes invasions.

  1. M. A. Vernier, La tactique et le tir rapide, Journal le Temps, nol du 12 février 1878.