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procès-verbaux


Vous venez aujourd’hui rendre un illustre hommage.
Permettez que ma voix s’ose élever ici,
Non pour vous haranguer en un pompeux langage,
Mais pour crier : « Vivat ! » et vous dire : « Merci ! »

Je n’ai point le talent qu’il me faudrait, pour faire
L’éloge anticipé de vos futurs travaux,
À les encourager je serais téméraire,
Mais je veux leur offrir en tribut mes bravos.

Bravo donc à tous ceux à qui vint la pensée
D’associer ainsi, dans un but généreux,
L’ardente activité, jusqu’ici dispersée,
D’hommes qui pour le bien pourront s’aider entre eux !

Car nous allons, Messieurs, entreprendre une tâche
Qui, sans efforts communs, ne se peut accomplir :
« Tirer la Vérité de l’ombre qui la cache
Et devant tous les yeux l’amener à jaillir. »

Nous ne chercherons point à devenir célèbres,
Chacun prendra son rang, et, modeste soldat,
Au préjugé tenace, à l’erreur, aux ténèbres,
Livrera corps à corps un incessant combat.

Je sais qu’à ces labeurs plus d’un fort se harasse,
Mais nous nous prêterons un mutuel secours,
Et puis, quand la raison au cœur sert de cuirasse.
Sans hésiter ni craindre, on peut marcher toujours.

À l’œuvre, travailleurs, il ne faut pas attendre,
Aux entrailles du sol arrachez leurs trésors.
Quoique d’autres aient pris, il reste encore à prendre,
Allez, la mine est riche et vous êtes aux bords.

Vous, des âges anciens recueillez la mémoire,
Faites, en vos écrits, vivre les temps passés ;
Dans leurs débris épars, vous qui lisez leur gloire,
Cherchez, cherchez toujours, vous nous enrichissez.

Médecins, de nos maux les causes inconnues
Offrant ample matière à votre noble ardeur ;
Chimistes, ravivez le feu sous vos cornues ;
Astronomes, des cieux sondez la profondeur.