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étude sur la cachexie aqueuse du mouton

que dans l’hiver de 1830 à 1831, ce nombre en avait plus que doublé, ce qui représentait une perte de plus de 60 millions de francs.

Cette maladie, si terrible par ses ravages, attaque sous forme épizootique, ou plutôt enzootique, les moutons surtout, mais peut aussi atteindre les bœufs, et, ainsi que le raconte Frommann, les cerfs, les lièvres, etc. Il est probable que pour ces derniers la cause est la même, car tous les animaux morts contenaient des distomes dans le foie, reste à savoir si le distome n’est pas d’une espèce différente, surtout pour le lièvre et le lapin. C’est ce que des observations ultérieures pourront seules démontrer.

Elle a été observée sur presque tous les points du globe en Europe, du Nord au Midi, en Amérique, dans la terre de Van Diémen, en Australie, et en Égypte elle revient périodiquement après l’inondation du Nil.

La première épizootie, dont l’histoire fasse mention, est celle qui apparut en Hollande, en 1552, et que Cornélius Gemma appela lues infanda pecoris.

(Cornelii Gemmæ. De naturæ divinis characterismis. Antuerpiæ. 1575, t. II, lib. II, cap. II, p. 40.)

Frommann, en 1663-64 et 65, observa, dans le duché de Cobourg, une épizootie qui attaqua les moutons de tout âge, les veaux et les génisses jusqu’à l’âge de deux ans. Des distomes, comme toujours, existaient dans le foie.

(Joh. Frommanni. Observationes de verminoso in ovibus et juvencis reperto hepate, in Ephem. nat. cur. 1676, déc. 1, an. 7, p. 249, 255.)

En 1774, une affection, caractérisée aussi par la présence du distome dans le foie, fut observée par Willius en Seeland ; cette affection atteignit presque tous les bœufs.

(J.-V. Willius. Collect. acad. part. étrang., t. VII, p. 287, et Act. de Copenhague, 1674-1675.)