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Le rang hiérarchique de la même caste de bourgeoisie revêt un cachet encore plus officiel dans les élections consulaires, dont nous ne décrirons pas l’ingénieux mécanisme, tel au moins qu’il était encore en pleine vigueur au XVIIe siècle, avant la création des maires perpétuels en titre d’office. Rappelons seulement que le suffrage est universel et à deux degrés sans compter un troisième degré laissé au sort, dit « des pommettes », c’est-à-dire que la collectivité des citoyens, suivant l’antique usage de la colonie romaine, est partagé en corporations, lesquelles désignent « des chefs de métier », électeurs nommant, eux-mêmes, quatre candidats pour chacune des places des six consuls et dont l’élu est proclamé par le sort. Or, c’est également, en première ligne qu’à tous ces degrés électoraux, nos bourgeois sont désignés, soit avec les avocats, soit avec les gentilshommes et « les clers étant docteurs »[1].

Enfin on juge également de l’importance qu’alors on attribuait à cette classe de bourgeois par le fait que deux d’entre eux étaient admis, de droit, au bureau de l’Hôtel-Dieu (l’une des plus anciennes maisons hospitalières de France), composé, sous la présidence de l’évêque, de onze membres[2].

C’est ainsi qu’on s’explique l’ambition bien naturelle d’être agrégé au corps des bourgeois, ambition que manifestaient les familles notables. On en voit la preuve par une des requêtes ci-après (page 262) dans laquelle « le suppliant », pour motiver sa demande d’admission, déclare que « son frère, qui est juge royal en la cour commune de la ville du Puy, et ses autres parents, qui sont tous des bourgeois anciens, l’ont obligé de quitter négoce depuis l’année 1699. Suivant la coutume de l’aristocra-

  1. Voyez les Statuts et règlements de la maison consulaire du Puy cités pour 1642, par M. E. Vissaguet. Annales, tome XXII, 1859, p. 292 ; — les Statuts de 1667, communiqués par notre confrère M. L. Paul, juge à la Société des amis des sciences et publiés aux Mémoires de cette Société, 1878, t. I, page 115 ; — Le Règlement consulaire de 1683. Extrait du registre du Conseil d’État ; Annales 1841-1842. p. 220.
  2. M. E. Vissaguet. Essai sur l’histoire municipale du Puy. Annales, tome XXII, 1859, p. 297.