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mentales, soit nationales, et les dépôts domestiques se sont vu ravir bien des pièces inédites et d’un intérêt sérieux. Publier des titres, c’est parfait, c’est même l’essentiel, mais il ne faut point s’en tenir là. Il est bon de tendre l’oreille à tout ce qui se dit, et de lire, si c’est possible, tout ce qui s’imprime. On recueille des données précieuses dans beaucoup de monographies étrangères à notre pays et à plus forte raison dans les livres consacrés aux provinces du voisinage. C’est jouer de malheur si le flot sans cesse renouvelé de notices, opuscules, cartulaires, mémoires, alors même que ce flot vienne de loin, ne laisse par quelques épaves sur nos rives. Sous ce rapport, un bulletin bibliographique, tenu au jour le jour, serait pour chacun de nous d’une aide efficace : toutefois, gardons-nous de concevoir cette revue sommaire du mouvement intellectuel comme réservée aux seules productions contemporaines. S’il convient d’être à l’affût de l’heure présente, il est non moins utile d’interroger les vieux grimoires et les bouquins vermoulus. Il y a profit à s’orienter en tous sens, à vivre dans l’atmosphère courante, mais aussi à regarder de temps à autre derrière soi. Le bulletin bibliographique, dont nous parlons, serait donc un peu capricieux : il devrait glaner, butiner de droite et de gauche, parler aujourd’hui des publications quotidiennes et demain rouvrir les in-quarto de nos pères. — Essayons pour notre compte. — En ce moment nous ne voulons entretenir nos amis que des livres de la veille, et, parmi ces livres il s’en trouve qui nous regardent d’assez près.

Citons d’abord la nouvelle édition donnée par M. Paul Meyer de la Chanson de la Croisade contre les Albigeois, Paris, librairie Renouard, 1875. Nous n’avons encore à notre disposition que le premier tome de cet ouvrage, mais il suffit pour attester combien le nouveau texte est supérieur à celui qu’a publié l’illustre Fauriel dans la Collection des Documents relatifs à l’Histoire de France, 1 volume in-4o, Imprimerie royale, 1837. M. Paul Meyer n’a plus ses preuves à faire. Ses travaux sur la littérature romane sont connus et appréciés du monde savant. Il appartient à ce groupe déjà considérable de l’École des