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bibliographie

Hautes-Études, qui nous venge enfin de notre trop longue infériorité au regard de la philologie allemande. Les compatriotes de Diez, Fuschs, Wolf, avaient pris sur nous de l’avance dans l’étude de nos vieux dialectes et ils triomphaient sans détour de leurs succès en accusant la frivolité française. Grâce à MM. Gaston Paris, Paul Meyer, Brachet et bien d’autres, nous pouvons montrer à nos chers amis d’outre-Rhin des œuvres qui valent les leurs en solidité et les surpassent par la bonne humeur et l’entrain. Dans le récent travail dont nous nous occupons, M. Paul Meyer est resté fidèle à ses habitudes de critique sévère et d’érudition abondante et sûre. Le poème de Guillaume de Tudèle est restitué dans sa véritable physionomie. Des notes succinctes mais topiques éclairent le texte et le complètent. Des variantes, des leçons diverses empruntées à plusieurs manuscrits permettent au lecteur le plus profane de trancher lui-même les questions techniques de grammaire et de langage. L’éditeur a mis également à contribution les nombreux récits de la guerre des Albigeois, et, à l’aide de ces documents contratradictoires, il contrôle ou redresse la narration du poète. Notre confrère, M. Antoine Jacotin, a mieux fait que de louer l’œuvre de M. Paul Meyer ; il s’en est servi d’une manière très-heureuse pour son intéressante étude sur notre évêque Bertrand de Chalencon, l’un des généraux de la Croisade.

Il importe également de signaler aux curieux le dernier ouvrage de M. Chazaud, archiviste de l’Allier. M. Chazaud n’est point un inconnu pour nous : il s’est intéressé à l’entreprise des Tablettes et l’a même aidée de son précieux concours. Son édition de la Chronique du bon duc Loys de Bourbon, Paris, librairie Renouard, 1876, est bien digne de figurer dans cette série de livres excellents que met au jour la Société de l’Histoire de France. On connaît par La Mure, édition Chantelauze, t. II, pp. 44 et suiv., la biographie de Louis II, duc de Bourbon et comte de Forez. Ce prince succéda à son père, Pierre Ier, décédé en 1360 à Londres où il était détenu comme otage du roi Jean. La carrière de Louis II, qui se poursuivit jusqu’en 1410, ne mérite