Page:Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1878, Tome 1.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
354
procès-verbaux

M. le Président dit que la situation agricole de l’arrondissement du Puy donne de bonnes espérances. Une culture surtout a frappé son attention, c’est celle de l’esparcette, à laquelle se livre, avec grand profit, notre confrère, M. Schaffner, dans son domaine situé sur la route du Puy au Monastier. La Société ne saurait trop encourager les agriculteurs à propager ce fourrage excellent, surtout dans les terrains argilo-marneux.

M. I. Hedde fait observer que, dans les hautes régions du département, les paysans se plaignent de n’avoir pu, à cause de la pluie, ensemencer, en temps utile, les céréales de mars.

Sur la proposition de M. le Président, la Société émet le vœu unanime que des étiquettes, indiquant les noms scientifiques et vulgaires des arbres, arbustes et plantes, soient placées dans le jardin public. Il y a, en effet, une grande importance à ce que nos concitoyens soient à même de connaître la collection très variée et nombreuse des richesses végétales de ce beau square ; aussi M. le docteur Morel, maire de la ville du Puy, présent à la séance, promet-il de donner une prompte satisfaction au désir exprimé par l’assemblée.

M. le Président énumère les divers congres internationaux qui auront lieu à l’occasion de l’Exposition universelle, et exprime le désir que plusieurs membres de la Société y prennent part.

M. Moullade fait ensuite une très intéressante communication sur une essence similaire de la vanille, obtenue avec la résine du pin sylvestre, arbre de notre contrée.

En 1861, un chimiste distingué trouva dans l’aubier des pins une substance, qu’il nomma coniférine ; en 1874, deux autres chimistes commencèrent de savantes recherches, qui les conduisirent à la production artificielle d’un corps absolument identique à la vanilline naturelle.

Sous l’influence d’un ferment, l’émulsine, la coniférine se dédouble, en effet, en sucre et en un autre corps qui, séparé au moyen de l’éther, recueilli et traité par un agent oxydant, le bichromate de potasse et par l’acide sulfurique, se transforme en une matière blanche, cristallisée, qui a tout à fait le parfum de la vanille.

M. Moullade ajoute que ce produit, qui se trouve déjà dans le commerce, est de beaucoup meilleur marché que la vanille véritable.

M. I. Hedde présente la nomenclature des sources minérales médicinales du département de la Haute-Loire. Il rappelle, à ce propos, les sérieux travaux du docteur Arnaud, et des Joyeux, Déribier, Bertrand et docteurs Martel et Langlois, qui ont traité cette question intéressant à un si haut