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le phylloxera

valait pas la peine d’être ramassée : un tel fait se passe de commentaires.

Dans le Gard, dans la majeure partie de l’Hérault, ruine complète, absolue.

J’étais découragé ; cependant, dans les Bouches-du-Rhône quelques oasis vinrent rendre l’espoir à mon esprit abattu. Les vignes du P.-L.-M. au cap Pinède, près Marseille ; celles de M. Alliès à Ruissatel et dans Marseille même ; celles de M. Renouard à Saint-Menet, celles de M. Talabot au Roucas-Blanc, celles de M. Meunier dans le Var, me prouvèrent qu’il était encore possible de lutter, et je me mis à étudier sur place les différents moyens mis en usage.

Non content de ce travail, j’écrivis dans différentes localités qui me semblaient, sous le rapport géologique et climatologique, se rapprocher le plus de notre contrée ; j’expliquai notre position, le peu de temps écoulé depuis l’envahissement.

Je suis heureux de constater ici que partout, auprès des noms les plus illustres de la science comme auprès des notabilités les plus saillantes de la viticulture, mes recherches locales et mes correspondances ont reçu l’accueil le plus sympathique et presque toujours le plus encourageant. J’en suis heureux et fier parce que ce fait démontre une fois de plus la sociabilité française et l’espèce de solidarité qui s’établit immédiatement chez nous, sans arrière-pensée, entre tous les gens qui creusent une même idée.

Les quelques points exceptionnels qui m’encourageaient à la lutte, au milieu du désastre presque universel, m’engagèrent à étudier sérieusement et sans parti pris les différents modes de traitement employés jusqu’à ce jour.

Mais avant toutes choses, et pour procéder méthodiquement, nous devons chercher d’abord quelle est la cause de la maladie et de la mort de la vigne.

Nous passerons ensuite en revue les moyens employés ; non pas tous, car il y en a à l’infini ; les uns suscités par l’appât d’une prime de 300,000 fr., les autres dans un but de lucre per-