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sonnel, d’autres, enfin, résultat d’une extrême bonne volonté, mais mis en avant sans aucune connaissance première de la maladie à traiter et des conditions physiologiques de la vigne. Diverses contrées sont entrées aujourd’hui dans la voie des traitements rationnels ; ces traitements, nous les étudierons, nous les discuterons, en conservant l’espoir qu’on arrivera à plus de perfection et surtout à une application plus économique des moyens reconnus valables et utiles.

À mon retour du Midi, je convoquai le comité du département, et, après lui avoir exposé le résultat de mon voyage, je l’engageai à assister avec moi à la visite que devait faire à Aurec M. l’Inspecteur général d’agriculture. Deux mois s’étaient écoulés entre nos deux excursions, et nous pûmes constater ensemble combien le mal avait grandi. L’espace envahi par le phylloxera avait plus que doublé pendant cette période, et nous dûmes aviser au moyen de chercher à arrêter la marche du fléau ; je vous exposerai plus tard par quels moyens.

En ce moment, une question s’impose avant toutes : quelle est la source du dépérissement et de la mort de la vigne ?

Cette question, douteuse pendant quelque temps, me semble aujourd’hui résolue ; la vigne n’est pas malade, elle est blessée et elle en meurt. Elle est blessée par un insecte visible à l’œil nu, seulement pour ceux qui le connaissent et ont l’habitude de le chercher ; très-visible à la loupe, mais qu’on ne peut vraiment étudier qu’au microscope. Cet insecte s’attache aux dernières radicelles de la vigne, les pique, suce leur substance, et amène leur décomposition. Étudions-le dans les différentes phases de son existence.

Point de départ, un œuf ; œuf microscopique bien entendu, déposé on ne sait trop où ; trouvé suspendu par un fil sous la vieille écorce des souches, dans les fentes des échalas ; mais souvent introuvable même pour MM. Balbiani et Boiteau, deux hommes qui se sont occupés de lui avec un talent et une persévérance dignes de tous les éloges, mais qui l’ont souvent cherché en vain dans les contrées les plus fortement envahies par le