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M. Quicherat, les marches, les engagements, les escalades dont furent témoins, pendant tant d’années, ces lieux impraticables, où les frimas multipliaient les obstacles ? Tant d’actions éclatantes, dont la tradition conservait le souvenir dans les camps, l’histoire, faute d’un Froissart, ne les a pas recueillies. » Et nous aussi, nous déplorons que notre Froissart vellave, l’honnête Médicis, n’ait soufflé mot sur les diverses excursions de Rodrigue en nos parages. Nous en sommes réduit sur ce point aux données un peu vagues de l’histoire générale. Il est certain que le célèbre routier dressa maintes fois sa tente dans nos régions et fit sentir à nos pères son rude voisinage. La tradition raconte qu’il choisissait de préférence pour ces haltes rapides les environs de Bas ou les contrées du Gévaudan. Comme le théâtre principal des excursions de Rodrigue était le Midi, il dut souvent occuper les défilés de nos montagnes et s’assurer ainsi des positions excellentes qui étaient la clef du Languedoc. Au rebours de la plupart des hommes de guerre de son temps, Rodrigue connaissait l’importance de la stratégie, et les passes du Velay et du Gévaudan offraient un terrain trop propice aux surprises, aux embuscades et aux escarmouches pour échapper au coup d’œil d’un condottière de cette trempe. Cependant l’histoire ne peut déterminer avec certitude la présence de Rodrigue au pays vellave que dans trois ou quatre circonstances : 1o En 1430, il campait chez nous avec Andrelin et Valette. Le fait est vérifié par des documents irrécusables. « Rodrigue de Villandrando, écrit Dom Vaissette, édit. Du Mège, t. VIII, p. 44, à la tête d’un corps de routiers, courut le Velay et le Gévaudan au mois de juin et de juillet et commit partout une infinité de désordres. » Arnaud, t. I, p. 250, place la même expédition de Rodrigue aux mois de juin et juillet 1430 ;

2o Lors de la campagne de Rodrigue en Auvergne en 1432, le Velay dut sentir le contre-coup de cette irruption soudaine ;

3o On peut en dire autant de la campagne de Gévaudan de 1435 ;

4o Nous avons des notions un peu plus précises sur le passage de