Page:Société royale et centrale d'agriculture - Instruction concernant la culture en grand des pommes de terre, 1829.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
( 49 )

forcé de consommer tout ou partie des tubercules réservés pour les plantations.

L'emploi des graines offrirait alors des ressources qui, malgré leur infériorité, pourraient, entre les mains d'une population active, intelligente et soigneuse, fournir, dès la première année, une certaine quantité de produits propres à la consommation [1].

  1. A l'appui de cette assertion, on pourrait citer les succès de plusieurs agronomes distingués ; mais on se bornera à rappeler ceux de M. Sageret, obtenus en pleine terre. En 1813, il présenta à la Société une issue jaune de semis ayant vingt-sept tubercules dont un seul pesait dix onces (305,94 gr.) et la totalité quatre livres et demie (deux kilogrammes et demi). Plusieurs autres pieds tant jaunes que rouges rivalisaient avec les précédens : en 1814, sur six perches de terre il a recueilli, de semis, deux setiers (3hect.,12) de tubercules d'une bonne grosseur, et il en eût récolté davantage si l'on eût laissé plus d'espace entre les pieds. En 1816, dans un domaine appartenant à M. Vilmorin, et de concert avec lui, sur un champ d'un demi-hectare (un arpent) qui avait rapporté du blé l'année, précédente, une légère addition de fumier fut répandue avant de labourer à la charrue, et nos confrères obtinrent de ce semis cinquante setiers (environ soixante-dix à quatre-vingts hectolitres) de pommes de terre, dans lesquelles un bon nombre étaient comestibles, et les plus petites jouissaient d'une telle énergie vitale, qu'elles ont été employées avec avantage à la plantation suivante. Cette année, M. Sageret a eu le même succès.