Page:Solution du problème social.djvu/119

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déjà se menacent et se mesurent du regard ; au dehors, pour défendre votre nationalité et établir votre influence dans les conseils de la diplomatie européenne. Car, en supposant les royautés partout abolies, les nationalités restent, c’est à dire toutes les prétentions rivales des anciens gouvernemens. Or, la démocratie est impuissante à résoudre la question sociale et à constituer la république des nations ; comme la monarchie, elle ne peut garder la paix qu’au moyen de traités plus ou moins solides ; comme la monarchie enfin, elle règne par la distinction des castes et la prépondérance de l’État. La démocratie n’a pas un homme, pas un écu d’économie à faire sur l’armée.

L’administration ? — Les journaux ont publié dernièrement le chiffre d’augmentation des traitemens de 1830 à 1848 : ce chiffre est de 65 millions. On n’a pas manqué d’en conclure que le gouvernement déchu avait augmenté le personnel administratif de 65,000 employés, en supposant la moyenne des salaires de l’État à 1,000 fr. Mais il est possible, il est presque certain, que la totalité de ces 65 millions consiste en augmentations de traitemens sur plusieurs centaines de mille individus salariés de l’État, ce qui ferait environ 200 à 300 fr. par tête. Or, si l’État veut faire vivre tous ceux qu’il emploie, et dont le service est indispensable, 40,000 instituteurs primaires, 50,000 douaniers, 20,000 facteurs, 6,000 gardes forestiers, une foule de petits employés de la régie, des ponts et chaussées, des pré-