Page:Solution du problème social.djvu/63

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quand nous sommes si bien assortis d’écrivains à qui ne manquent ni l’érudition, ni les idées, ni le style, nous ayons encore besoin d’une représentation, d’une Assemblée nationale.

Or, comment se fait-il qu’avec tout cela je ne sache positivement rien de ce qui intéresse le Peuple, et que, le devoir, la mission de la presse est de m’apprendre ? qu’au lieu de produire la lumière, la foule des publications augmente l’obscurité ?

Je demande : Quelle est la meilleure constitution politique, la loi du progrès, la marche du siècle, la pensée de l’époque, la valeur de l’opinion, l’avenir de la France et du monde ? La République sortira-t-elle de l’atelier, de l’école ou du corps-de-garde ? La démocratie est-elle à la paix ou à la guerre ? Quelle vérité, quelle réforme doit sortir de toutes ces révélations du Peuple ? Qu’est-ce que la liberté ?

Sur toutes ces questions, le journalisme disserte, mais il ne répond rien, il ne sait rien. Que serait-ce si j’allais demander, par exemple, s’il est à l’organisation de la société une forme définitive et quelle est cette forme ? si nous sommes à bout de révolutions, ou si le mouvement révolutionnaire est éternel ? comment, dans ce dernier cas, concilier cette agitation perpétuelle avec la liberté, la sécurité, le bien-être ? si tous les hommes doivent être égaux malgré la nature, ou traités suivant leur mérite malgré la devise de la République ? quel doit être le salaire de l’ouvrier, le bénéfice de l’entrepreneur, la contribution à payer à l’État, le crédit à accorder