Page:Solution du problème social.djvu/64

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aux citoyens ? comment la population croissant plus vite que la subsistance, nous échapperons à la fatalité de la misère, etc., etc.

Je pourrais étendre à l’infini cet interrogatoire, et rendre mes questions de plus en plus pressantes et difficiles. Pourquoi la presse, si la presse est la faculté parlante du Peuple, au lieu de répondre, divague-t-elle ? La presse est si loin de satisfaire un esprit positif, qu’elle semble inventée tout exprès pour dérouter la raison et tuer l’étude. Les idées tombent dans les journaux sans y prendre racine : les journaux sont les cimetières des idées.

Et la tribune, que nous dit-elle ? et le Gouvernement, que sait-il ? Naguère il se tirait d’affaire en déclinant sa compétence ; il n’existait pas, prétendait-il, pour organiser le travail et donner du pain au Peuple. Depuis un mois, il a accepté la sommation du prolétariat ; depuis un mois il est à l’œuvre : et depuis un mois il fait publier chaque jour, dans le Moniteur, cette grande nouvelle : Qu’il ne sait rien, qu’il ne trouve pas ! Le Gouvernement divise le Peuple ; il excite la haine entre les classes qui le composent : mais organiser le Peuple, créer cette souveraineté qui est à la foi liberté et accord, cela dépasse la capacité du Gouvernement, comme cela dépassait autrefois ses attributions. Or, dans un Gouvernement qui se dit institué par la volonté du Peuple, une pareille ignorance est une contradiction : il est manifeste que ce n’est déjà plus le Peuple qui est souverain.