Page:Solution du problème social.djvu/90

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dans le Peuple ne peut durer, il est fatal aussi que ces formes de la tyrannie périssent l’une après l’autre, et, chose remarquable, toujours par la même cause, la tyrannie bourgeoise par la misère du prolétariat, la tyrannie prolétaire par la ruine de la bourgeoisie, qui est la misère universelle.

Telle n’était pas, les 22, 23 et 24 février, la tendance des esprits.

La bourgeoisie, fatiguée des turpitudes de son propre gouvernement, marchait à son insu, aux cris de Vive la réforme ! à la République. Les masses ouvrières répétant avec enthousiasme le cri de réforme, caressant la bourgeoisie de l’œil et de la voix, marchaient également, à leur insu, à la République. La fusion des idées et des cœurs était complète, le but était le même, bien que la route où l’on s’engageait ne fût connue de personne.

Dès le 25 février, la Révolution, incomprise, se dénaturait. De sociale qu’elle était dans la pensée de tout le monde, on la refaisait politique ; car c’est toujours politique que d’absorber, sous prétexte d’organisation, le travail dans l’État ; et la ligne de démarcation entre la bourgeoisie et le Peuple, un instant effacée, reparaissait plus profonde et plus large. Incapable de concevoir l’idéal républicain, livré à la routine démagogique et mercantile, le Gouvernement provisoire travaille à organiser, au lieu du travail, la guerre civile et d’effroyables misères.

La France, si l’Assemblée nationale ne met fin à