Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/125

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OIDIPOUS.

Je ne consentirai point à cesser mes recherches.

IOKASTÈ.

C’est dans un esprit bienveillant que je te conseille pour le mieux.

OIDIPOUS.

Ces conseils excellents me déplaisent depuis longtemps.

IOKASTÈ.

Ô malheureux ! plaise aux Dieux que tu ne saches jamais qui tu es !

OIDIPOUS.

Est-ce que quelqu’un ne m’amènera pas promptement ce pasteur ? Laissez celle-ci se réjouir de sa riche origine.

IOKASTÈ.

Hélas, hélas ! malheureux ! C’est le seul nom que je puisse te donner, et tu n’entendras plus rien de moi désormais !

LE CHŒUR.

Oidipous, pourquoi s’en va-t-elle, en proie à une âpre douleur ? Je crains que de grands maux ne sortent de ce silence.

OIDIPOUS.

Qu’il en sorte ce qu’il voudra ! Pour moi, je veux connaître mon origine, si obscure qu’elle soit. Orgueilleuse d’esprit, comme une femme, elle a honte peut-être