Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/126

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de ma naissance commune. Moi, fils heureux de la destinée, je n’en serai point déshonoré. La bonne destinée est ma mère, et le déroulement des mois m’a fait grand de petit que j’étais. Ayant un tel commencement, que m’importe le reste ? Et pourquoi ne rechercherais-je point quelle est mon origine ?

LE CHŒUR.
Strophe.

Si je suis divinateur, et si je prévois bien selon mon désir, ô Kithairôn, j’en atteste l’Olympos, avant la fin d’une autre pleine lune, nous te vénérerons comme le nourricier et le père d’Oidipous et comme son concitoyen, et nous te célébrerons par des chœurs, parce que tu auras apporté la prospérité à nos rois ! Phoibos ! qui chasses les maux ! que ces désirs soient accomplis !

Antistrophe.

Ô enfant, quelle fille des Bienheureux t’a conçu, s’étant unie à Pan qui erre sur les montagnes, ou à Loxias ? car celui-ci se plaît sur les sommets boisés. Est-ce le Roi Kyllénien, ou le Dieu Bakkhos, qui habite les hautes montagnes, qui t’a reçu de quelqu’une des Nymphes Hèlikoniades avec lesquelles il a coutume de jouer ?

OIDIPOUS.

S’il m’est permis, vieillard, de pressentir un homme avec qui je n’ai jamais vécu, il me semble voir ce pasteur que nous attendons depuis longtemps. Sa vieillesse rappelle l’âge de cet autre homme, et je reconnais pour