Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/129

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LE MESSAGER.

Allons ! parle. Te souvient-il que tu m’as donné un enfant pour l’élever comme s’il était à moi ?

LE SERVITEUR.

Qu’est-ce ? Pourquoi m’interroges-tu ainsi ?

LE MESSAGER.

Le voilà, ô ami, celui qui était enfant alors.

LE SERVITEUR.

Tu causeras un malheur ! Te tairas-tu ?

OIDIPOUS.

Ah ! ne blâme point cet homme, vieillard ! Tes paroles seules sont à blâmer, non les siennes.

LE SERVITEUR.

En quoi ai-je failli, ô très-excellent maître ?

OIDIPOUS.

En ne disant rien de l’enfant dont il parle.

LE SERVITEUR.

Il ne sait ce qu’il dit et il s’inquiète en vain.

OIDIPOUS.

Ce que tu ne dis pas de bon gré, tu le diras de force.