Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/332

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NÉOPTOLÉMOS.

M’est-il permis de le contempler de près, de le toucher et de le baiser comme s’il était un Dieu ?

PHILOKTÈTÈS.

Ô mon enfant, cela t’est permis, lui et tout ce que tu désireras des choses que je possède.

NÉOPTOLÉMOS.

Je le désire à la vérité, mais autant que mon désir soit légitime ; sinon, refuse.

PHILOKTÈTÈS.

Tu parles avec piété, et cela t’est permis, ô fils, toi qui seul m’as accordé de voir la splendeur de Hèlios, et la terre Oitaienne, et mon vieux père, et mes amis, et qui m’as retiré de ma prostration sous les pieds de mes ennemis pour m’élever au-dessus d’eux. Rassure-toi. Il te sera permis de toucher cet arc, et tu le rendras à qui te l’a confié, et tu pourras te glorifier de ce que, par ta vertu, et seul de tous les mortels, tu as pu le toucher. Moi-même, c’est pour un service rendu que je l’ai acquis.

NÉOPTOLÉMOS.

Entre donc.

PHILOKTÈTÈS.

Je t’introduirai, mais la violence de mon mal réclame ton aide.