Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/429

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TEUKROS.

Voici que le fils de l’homme et sa femme arrivent à temps pour célébrer les funérailles du mort malheureux. Ô enfant, viens ici, et touche en suppliant le père qui t’a engendré. Reste, en le regardant et en tenant dans tes mains mes cheveux, ceux de celle-ci et les tiens, protection des suppliants. Si quelqu’un de l’armée t’entraînait de force loin de ces funérailles, que ce mauvais homme meure et reste non enseveli loin de sa patrie, et que la racine de sa race soit coupée comme je coupe cette boucle ! Tiens ton père et garde-le, enfant, et que rien ne t’en éloigne, mais reste assis près de lui. Et vous, ne vous tenez pas tels que des femmes, au lieu de faire en hommes. Protégez-les jusqu’à ce que je revienne et que j’aie préparé son tombeau, même si personne ne le permettait.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Quand viendra le terme de ce déroulement d’années qui, sans relâche, amènent pour moi les misères sans fin des travaux guerriers, devant cette large Troia, opprobre malheureux des Hellanes ?

Antistrophe I.

Plût aux Dieux qu’il se fût évanoui dans les souffles de l’immense Aithèr, ou qu’il eût subi le Hadès commun à tous, l’homme qui a enseigné aux Hellanes l’usage des armes lamentables, tournées les unes contre les autres ! Ô peines qu’ont précédées d’autres peines ! En effet, cet homme a perdu la race des hommes.