Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/74

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KRÉÔN.

Si tu veux que ceux-ci entendent, je suis prêt à parler. Sinon, entrons dans la demeure.

OIDIPOUS.

Parle devant tous. Je suis plus affligé de leurs maux que je n’ai souci de ma propre vie.

KRÉÔN.

Je dirai ce que je tiens du Dieu. Le roi Apollôn nous ordonne d’effacer la souillure qui a grandi dans ce pays, de l’extirper, loin de l’y entretenir, de peur qu’elle soit inexpiable.

OIDIPOUS.

Quelle est la nature de ce mal ? Par quelle expiation ?

KRÉÔN.

En chassant un homme hors des frontières, ou en vengeant le meurtre par le meurtre, car c’est ce meurtre qui ruine la Ville.

OIDIPOUS.

Quel est l’homme dont l’oracle rappelle le meurtre ?

KRÉÔN.

Ô roi, Laios commanda autrefois sur notre terre, avant que tu fusses le chef de cette ville.

OIDIPOUS.

Je l’ai entendu dire, car je ne l’ai jamais vu.