Page:Sophocle, trad. Leconte de Lisle, 1877.djvu/79

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Antistrophe III.

Roi Lykien ! puisses-tu, pour nous venir en aide, lancer de ton arc d’or tes traits invincibles ! Puissent éclater les torches flambantes avec lesquelles Artémis parcourt les monts Lykiens ! Et j’invoque le Dieu éponyme de cette terre, à la mitre d’or, Bakkhos-Évios, le Pourpré, le compagnon des Mainades, afin qu’il vienne, secouant une torche ardente contre ce Dieu méprisé entre tous les Dieux !

OIDIPOUS.

Tu pries, et il te sera accordé ce que tu désires, un remède et un apaisement pour tes maux, si tu veux m’écouter et agir contre cette calamité. Je parlerai comme étranger à l’oracle et à la chose faite ; car je n’avancerai pas beaucoup dans ma recherche, si je n’ai quelque indice. Maintenant, je vous dis ceci, à vous tous, citoyens Kadméiones, moi le dernier venu ici après l’événement. Quiconque d’entre vous sait par quel homme a été tué Laios Labdakide, j’ordonne que celui-là me révèle tout. S’il craint ou s’il refuse de s’accuser, qu’il sorte sain et sauf de ce pays ! Il ne subira aucun autre châtiment de ma part. Si quelqu’un sait qu’un étranger a commis ce meurtre, qu’il ne taise pas son nom, car je le récompenserai et lui serai par surcroît reconnaissant ! Mais si vous vous taisez, si quelqu’un d’entre vous, craignant pour soi ou pour un ami, rejette mes paroles, sachez ce que je ferai. J’ordonne que cet homme ne soit accueilli par aucun habitant de cette terre où je possède la puissance et le thrône ; que nul ne soit son hôte, ne l’admette aux sup-