Page:Sophocle - Tragédies, trad. Artaud, 1859.djvu/185

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CRÉON.

Je partirai, méconnu de toi, mais toujours également honoré de ce peuple.

(Il sort.)



LE CHŒUR.

(Antistrophe 1.) Jocaste, que tardes-tu à emmener Œdipe dans le palais ?

JOCASTE.

Je veux apprendre le motif de leur querelle.

LE CHŒUR.

Des soupçons dénués de certitude, au sujet d’un entretien[1], et le ressentiment d’une accusation injuste[2].

JOCASTE.

Tous deux se sont attaqués réciproquement ?

LE CHŒUR.

Oui, vraiment.

JOCASTE.

Et quels étaient leurs discours ?

LE CHŒUR.

Il suffit, dans la calamité qui désole ce pays, il suffit, selon moi, d’arrêter la querelle où elle en est restée.

ŒDIPE.

Vois-tu où tu en viens, malgré tes intentions honnêtes ? tu abandonnes mes intérêts, et ton affection pour moi se refroidit.

LE CHŒUR.

(Antistrophe 2.) Œdipe, je l’ai dit, et plus d’une fois ? je serais un insensé, je passerais pour un homme dépourvu de toute prudence, si je t’abandonnais, toi qui, lorsque ma chère patrie était battue par la tempête, l’as sauvée du naufrage ; et aujourd’hui encore, sois son guide, si tu le peux.

  1. Entre Créon et Tirésias.
  2. D’Œdipe contre Créon.