Page:Sophocle - Tragédies, trad. Artaud, 1859.djvu/264

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traître ? ne chasserez-vous pas l’impie de cette contrée ?

LE CHŒUR.

Étranger, retire-toi d’ici au plus tôt ; ta conduite présente et ta conduite passée sont également injustes.

CRÉON, aux Thébains de sa suite.

Vous, entraînez-la de force, si elle ne vous suit pas de plein gré.

ANTIGONE.

Hélas ! malheureuse, ou fuir ? quel secours attendre des dieux ou des hommes ?

LE CHŒUR.

Que fais-tu, étranger ?

CRÉON.

Je ne toucherai pas à cet homme, mais je réclame celle qui m’appartient.

ŒDIPE.

O chefs de cette contrée !

LE CHŒUR.

Étranger, ta conduite est injuste.

CRÉON.

Elle est juste.

LE CHŒUR.

Comment ? juste !

CRÉON.

J’emmène ceux qui m’appartiennent.

ANTIGONE.

(Strophe.) O cité !

LE CHŒUR.

Que fais-tu, étranger ? laisse cette jeune fille, ou nous allons porter les mains sur toi.

CRÉON.

Garde-t-en bien.

LE CHŒUR.

Non, si tu persistes dans ta violence.