ANTIGONE.
HÉMON.
ISMÈNE.
TIRÉSIAS.
CHŒUR DE VIEILLARDS THÉBAINS.
UN ENVOYÉ.
EURIDICE.
CRÉON.
UN MESSAGER.
UN GARDE.
Ismène, ma sœur, tête chérie [1], de tous les maux qu’Œdipe a légués à sa race [2], en sais-tu un dont Jupiter n’ait pas encore affligé notre vie ? En effet, il n’est rien de douloureux, et sans parler de la fatalité qui poursuit notre famille, il n’est point de honte, point d’ignominie que je ne voie dans tes malheurs et dans les miens. Et aujourd’hui, quel est ce nouvel édit que le roi vient de faire proclamer, dit-on, dans toute la ville ? Le connais- tu ? en as-tu entendu parler ? Ne vois-tu pas s’avancer contre ceux qui nous sont chers les outrages de leurs ennemis ?
Antigone, nulle nouvelle ni agréable ni funeste de nos amis n’est venue jusqu’à moi, depuis que toutes deux nous avons été privées de nos deux frères, mortellement
- ↑ Il y a dans ce premier vers une réminiscence du v. 89 des Euménides,
d’Eschyle ; c’est Apollon qui s’adresse à Mercure : Σὺ δ᾽, αὐτάδελφον αἷμα καὶ κοινοῦ πατρός.
αὐτάδελφον signifie « né du même père et de la même mère. » - ↑ Par ses imprécations. Elles se trouvent dans Œdipe à Colone, v. 1375- 1392.